1 On appelle pandémie une épidémie (lire p. 2) s'étendant à plusieurs pays, sur au moins un continent.
2 Malgré les progrès de la médecine, des épidémies continuent de sévir : sida, grippe asiatique, paludisme... La variole est la seule maladie à avoir été éradiquée (1980). Elle était apparue il y a 10 000 ans.
3 En 2000, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place un réseau mondial d'alerte et d'action. Son but principal est de détecter très tôt les épidémies et de lutter contre leur propagation.
4 Parmi les virus les plus dangereux récemment : Ebola. 11 000 personnes en sont mortes entre 2013 et 2015 (Guinée, Sierra Leone et Liberia). Un vaccin a été trouvé en 2017, mais le virus est réapparu en 2018.
En 1918, le monde n'est pas encore sorti d'une guerre meurtrière qu'une variante très virulente et très contagieuse de la grippe fait des ravages.
LES FAITS
Il y a 100 ans, une maladie a été bien plus meurtrière que la Première Guerre mondiale (10 millions de morts en quatre ans). La grippe dite « espagnole » a tué 50 millions d'humains, selon l'institut Pasteur. En 2002, deux chercheurs américains ont même évoqué le chiffre de 100 millions de morts.
COMPRENDRE
En France, les premiers cas de grippe espagnole sont signalés en avril 1918 chez des soldats américains : fortes fièvres et toux, violents maux de tête... En septembre-octobre, l'épidémie se répand vite en raison des dures conditions de vie dans les tranchées, des mouvements de troupes et des transports maritime et ferroviaire. Le journal français Le Matin écrit : « Une seule personne malade est capable, en parlant et en toussant, d'en contaminer des dizaines. » Les civils, affaiblis par la guerre, sont eux aussi très touchés. Les hôpitaux peinent à faire face. À l'époque, les antibiotiques et les vaccins n'existent pas. La maladie dégénère souvent en pneumonie. De nombreux pays partout dans le monde, y compris ceux qui ne sont pas en guerre, sont frappés. Les personnes entre 20 et 40 ans, soldats ou civils, sont les plus touchées. Cette catégorie se déplace davantage et côtoie beaucoup de gens, ce qui augmente le risque de contamination. Malgré la fin de la guerre, l'épidémie se poursuit. La maladie est nommée grippe « espagnole » car c'est l'Espagne (non engagée dans la guerre de 1914-1918) qui a été le premier pays à informer ses habitants. Selon des recherches récentes, les premiers cas ont, en fait, été recensés aux États-Unis, dans une caserne du Kansas. Selon l'institut Pasteur, l'origine du virus de la grippe se situe près de Canton (Chine). Elle est due à une souche très virulente et très contagieuse du virus H1N1, contre laquelle les populations n'avaient pas d'immunité. L'épidémie s'est éteinte d'elle-même, au mois d'avril 1919.
CHIFFRES CLÉS
1 milliard de personnes environ ont été contaminées par la grippe espagnole en 1918-1919, selon des estimations. Soit près d'un humain sur deux (environ 1,9 milliard d'habitants sur Terre à l'époque).
La maladie a fait 549 000 morts aux États-Unis et environ 6 millions en Inde et en Chine.
2 à 8 millions de personnes sont touchées par la grippe chaque hiver, en France. Parfois grave, la maladie fait entre 4 000 et 6 000 morts par an dans le pays.
La grippe espagnole, la grande oubliée de l'armistice
11/11/19 à 09:30Mise à jour à 09:43Source : Le VifUne phrase, juste un paragraphe, voire rien du tout : la grippe espagnole est la grande oubliée de l'histoire de la Grande Guerre, surtout en Belgique. En Europe, 1918 est en effet l'année de la victoire ou de la défaite. Mais partout ailleurs dans le monde, c'est elle qui marquera l'année.
