Par Sandrine Morel(Madrid, correspondante)
Publié le 16 février 2021 à 19h56 - Mis à jour le 17 février 2021 à 10h27

Le rappeur catalan Pablo Hasel lors de son arrestation à l'université de Lérida, en Espagne, le 16 février 2021.
J. MARTIN / AFP
Retranché dans l'université de Lérida, en Catalogne, avec quelques dizaines de sympathisants, le rappeur espagnol Pau Rivadulla, plus connu sous son nom d'artiste Pablo Hasel, a finalement été arrêté par la police mardi 16 février dans la matinée, avant d'être conduit en prison. Il devra y purger une peine de neuf mois pour « injures à la Couronne et aux institutions de l'Etat » et « apologie du terrorisme ». En cause : le contenu de 64 tweets publiés entre 2014 et 2016 et d'une chanson sur l'ancien roi Juan Carlos.
« Les manifestations sont nécessaires mais insuffisantes, soutenons ceux qui ont été plus loin », disait-il dans l'un de ses messages, accompagné d'une photo d'une membre des Groupes de résistance antifasciste du 1er octobre (Grapo), une organisation terroriste d'extrême gauche sans activité depuis 2006. Dans d'autres tweets, il accusait les forces de l'ordre espagnoles de torture et d'assassinats, ou les traitait de « mercenaires de merde ». Quant au roi émérite, Juan Carlos, mis en cause dans des scandales financiers, il le qualifiait notamment de « poubelle mafieuse » et de « canaille ».
Déjà condamné en 2014 à deux ans de prison avec sursis pour d'autres textes, beaucoup plus agressifs, vantant l'organisation séparatiste basque ETA et souhaitant l'assassinat de plusieurs hommes politiques, il n'a, cette fois, pas échappé à la prison. En revanche, son cas a provoqué un vif débat et une forte mobilisation en Espagne, laquelle pourrait déboucher sur une réforme du code pénal.