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Reportage
Le parc d'attractions vendéen a ouvert en 2021 une succursale à Tolède. Au menu : du spectacle, de l'émotion et beaucoup de liberté dans l'interprétation de l'histoire.
Assise sur son trône, Isabelle de Castille, reconnaissable à sa coiffe blanche, reçoit Christophe Colomb dans une pièce richement décorée. Au sol, le tapis rouge porte les armoiries royales. Les murs empruntent le style mudéjar, propre à l'Espagne de l'après-Reconquista. Le navigateur génois tente de convaincre la souveraine de soutenir son équipée vers l'ouest. « Très bien. Je financerai votre voyage », lui lance la reine avant d'ajouter, anticipant de manière pour le moins étonnante la découverte du Nouveau Monde : « J'ordonne que les indigènes, résidents et habitants de ces Indes et continents ne souffrent aucun mal et ne soient pas injustement traités. »
Cette scène jouée par deux acteurs se déroule au Puy du Fou España, à Tolède, et donne la part belle à une Isabelle la Catholique héroïsée, sans revenir sur les graves conséquences de la colonisation. Qu'importe ! Dans ce spectacle immersif, l'émotion l'emporte, le visiteur part lui-même à l'aventure dans la cale du Santa-Maria. Bientôt, il sera emporté par le roulis de la caravelle, recréé par d'ingénieux trucages. Sensations garanties.
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Fort de son succès en Vendée et des multiples prix reçus à l'international, le groupe français Le Puy du Fou (125 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 en France, et plus de 3 000 salariés répartis entre la Vendée et l'Espagne) se lance, à son tour, à la conquête du monde. Ainsi, un spectacle sur le Shanghaï des années 1930 sera bientôt créé en Chine, où l'histoire est régie par un récit officiel. Aux Etats-Unis, un peuple amérindien, la nation Cherokee, compte, lui aussi, mettre son passé en valeur par un tel spectacle. Le groupe ambitionne également de lancer deux autres parcs complets à l'étranger. Partout, un même espoir : devenir une multinationale du « roman national », au risque de travestir la réalité en laissant de côté ce qui peut fâcher.
La part la plus belle de l'histoire
Nicolas de Villiers, fils de Philippe de Villiers et président du groupe, revendique d'être avant tout un artiste libre dont l'ambition est d'apaiser la société. « Les spectacles enracinés que nous proposons sont une célébration de l'âme des peuples, de façon rayonnante et ouverte. Pour cela, on puise dans la légende plutôt que dans l'histoire. » La « légende » constitue, à ses yeux, la part la plus belle de l'histoire, « sa part épique » connue de tous. Son bras droit dans la création des spectacles en Espagne, Erwan de la Villéon, normalien et diplômé de HEC, explique que son goût le porte plus naturellement vers les historiens du XIXe siècle, comme Michelet et Bainville. « Ce ne sont pas des laborantins, ils font une histoire enthousiaste, proche de l'histoire de geste que nous souhaitons présenter. »
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